Lorsque l’on évoque la rééducation au niveau du graphisme, on pense le plus souvent que cela est réservé aux enfants.Les adultes peuvent tout aussi bien suivre des séances, si leur écriture les gêne, les rend mal à l’aise dans leur vie quotidienne, si elle représente pour eux un acte pénible, s’ils éprouvent une sensation de dévalorisation chaque fois qu’ils doivent laisser une trace écrite. Afin que l’objectif soit réalisable, la condition essentielle est la motivation.
Il peut même arriver que l’adulte subisse un traumatisme physique ou psychologique. Dans ce cas, le recours à la graphothérapie peut s’avérer une aide précieuse.
En effet, selon le contexte et les troubles liés à la personne, le graphothérapeute mettra en œuvre un plan de remédiation adapté afin que le scripteur parvienne progressivement à maîtriser son geste ; ce qui lui donnera à nouveau le plaisir de transcrire sa pensée sur la feuille.
Diplômé de graphologie au préalable, le graphothérapeute est un rééducateur du geste graphique. Il a suivi un enseignement spécifique formant à la rééducation du graphisme.
Sa mission principale est d’aider le patient à acquérir de l’aisance et de la souplesse dans le geste graphique et également à améliorer la lisibilité et/ou la vitesse de l’écriture.
Ainsi, les objectifs sont multiples :
– Prévenir l’échec scolaire lié à des troubles de l’écriture
– Renforcer la capacité d’adaptation (vitesse et lisibilité) et d’apprentissage de l’écriture
– Rétablir les fonctions graphomotrices en améliorant posture corporelle et tenue de l’instrument graphique
– Initier le savoir-faire du geste scriptural
– Apprendre à maîtriser ses émotions et ne pas se laisser guider par elles en cas de difficultés face à l’écrit
– Permettre à l’écriture de se libérer et de se personnaliser de manière efficace
– Améliorer l’écriture sans la transformer afin qu’elle devienne aisée lisible et rapide
– Reprendre confiance
– Découvrir ou retrouver le plaisir d’écrire.
Il n’y a pas de réponse précise quant à cette question car chaque enfant est unique. Le nombre de séances est très variable et ne peut donc pas être énoncé à l’avance. En effet, en quelques séances pour certains, les désordres de l’écriture peuvent parfois être résolus. Pour d’autres personnes, le chemin est plus long . La durée de la rééducation dépend essentiellement de la motivation de l’enfant.
Le plus tôt possible ! Si plusieurs de ces signes sont présents, il est nécessaire de consulter : Ecriture illisible, imprécise, irrégulière, désordonnée, déstructurée, manque de fluidité, trop appuyée, tremblante, non respect des lignes du cahier…Difficultés à l’écrit dans toutes les matières.
Ecrits sales, retouchés : la présentation des cahiers ou feuilles est désordonnée ou/et sale. Ainsi, l’enseignant se plaint et annote souvent : « illisible », « mal écrit », « cahier sale », « mauvaise présentation », « à refaire », « n’a pas terminé », « rêve », « ne se met pas au travail », « est trop lent »…
Problèmes de lecture et d’orthographe
Troubles de l’attention, concentration
Fatigue générale ou agitation excessive
Difficultés spatiales et temporelles
Mémorisation problématique
Dichotomie entre écrit et oral
Lenteur ou vitesse excessive
Douleurs à la main, doigts, bras etc…
Ecriture trop appliquée qui manque de mouvement, de rythme et de fluidité. L’enfant privilégie la forme de l’écriture au détriment de la vitesse par incapacité à gérer les deux en même temps.
Afin de préparer une éventuelle rééducation, le bilan graphomoteur est composé de différents tests. Il est ensuite restitué aux parents qui prendront la décision concernant leur enfant, en concertation avec le graphothérapeute.
Le neuro-psychiatre Julian Ajuriaguerra est le premier à avoir donné une définition de la dysgraphie : « est dysgraphique un enfant chez qui la qualité de l’écriture est déficiente alors que généralement aucun déficit neurologique ou intellectuel n’explique cette déficience ».
Dr Ajuriaguerra distingue cinq groupes de dysgraphie qui peuvent se combiner :
– les raides : l’écriture donne une impression de raideur, de tension, le tracé nécessite un effort tonique important qui lui confère un aspect anguleux.
– les mous : le tracé est irrégulier et la mise en page négligée, on remarque ainsi une impression de « laisser aller » avec une ondulation des lignes. L’écriture est petite et ronde et s’étale en largeur, certaines lettres sont atrophiées.
– les impulsifs : on perçoit un manque de contrôle de mouvement. Les formes sont imprécises, l’hypermétrie entraine un allongement des finales. La mise en page est négligée avec des marges abstraites et des lignes mal tenues.
– les maladroits : les formes sont lourdes, mal proportionnées, comprenant de nombreuses retouches et un tracé de mauvaise qualité. La page est mal organisée, le tout apparaît désordonné.
– les lents et précis : le graphisme est appliqué et la mise en page soignée. La lenteur est excessive et s’accompagne d’ébauches de tremblements et de cabossages de certaines lettres.
La dysgraphie peut être la cause d’un manque de confiance chez l’enfant, d’un refus de grandir. L’enfant risque de se démotiver face à ses difficultés surtout au regard des autres. Il peut alors développer un sentiment de dévalorisation, de honte qui le mène dans une spirale d’échec et peut le conduire à un refus d’écrire.
Réapprenons lui à écrire pour son bien-être.